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Cuisinistes – Les recettes d’un achat satisfaisant

La cuisine, ouverte ou fermée, est devenue un « îlot » central de l’habitat. La choisir, la commander et l’installer relève parfois du parcours du combattant. Un investissement qui mérite réflexion.

La plupart des cuisinistes sont indépendants, parfois concessionnaires d’un fabricant, comme Mobalpa ou Schmidt. Il y a aussi quelques poids lourds, comme Ikea (lire notre reportage), Darty ou les grandes surfaces de bricolage. Principales différences entre les deux types d’enseignes ? Les prix serrés des poids lourds, qui jouent sur la standardisation. Les meubles, fabriqués en série, n’existent que dans un nombre limité de dimensions. Pour s’adapter à la pièce, les interstices vides sont camouflés par des fillers, des panneaux assortis aux façades du mobilier.

À l’autre bout du spectre, les cuisinistes haut de gamme livrent des meubles conçus sur mesure en usine selon les dimensions de votre pièce. « Si un placard doit faire 43 cm de large pour combler l’espace jusqu’au mur, ce sera possible », indique Christian Mennrath, président du Syndicat national de l’équipement de la cuisine (Snec) et directeur général d’EMA (filiale de Schmidt Groupe). Très souvent, ces cuisinistes proposent de nombreuses options pour soigner les détails : prises électriques se repliant dans le mobilier, tiroirs éclairés, placards étroits coulissants… Le résultat est, en général, plus professionnel.

Cependant, si l’épaisseur des portes de meubles ou la qualité de la quincaillerie, notamment des charnières qui sont mises à rude épreuve au fil des ans, varient selon les enseignes, elles peuvent l’être aussi dans un même magasin en fonction des gammes de produits et de prix. Le choix de l’électroménager, lui, dépend du cuisiniste. Il est limité à une sélection d’appareils encastrables standards, de plus ou moins bonne qualité chez certains. Chez d’autres, comme Darty, le choix est plus étendu car la vente d’électroménager constitue l’un des axes stratégiques de l’entreprise.

Allégez votre budget

Pour limiter les frais, conservez votre électroménager. Rien n’interdit de réemployer dans la nouvelle cuisine votre micro-onde acheté récemment ou votre four qui fonctionne bien. Si ce n’est pas possible (vous désirez un réfrigérateur encastrable à la place de votre modèle classique), revendez les équipements sur une plateforme spécialiste de l’occasion. Pensez aussi à simplifier le plan, car une cuisine toute droite coûtera moins cher qu’une
autre en L ou en U. Enfin, évitez l’îlot central : « Alors que les meubles traditionnels n’ont qu’une façade, il en compte, pour sa part, quatre en tout. Il est donc plus onéreux », précise Julien Heidmann, de Schmidt Groupe.

À installer soi-même ou par le professionnel ?

Vous devez, en amont, décider si vous poserez la cuisine vous-même ou si vous confieriez cette étape délicate à un spécialiste. Car cela pèsera sur le coût de l’opération et le choix de l’enseigne. Dans les magasins les plus abordables, comme Ikea ou les grandes surfaces de bricolage, beaucoup de clients montent eux-mêmes leurs meubles. Le résultat est rarement parfait… Ces enseignes proposent donc aussi un service de pose facultatif, facturé en sus, via un prestataire. Mais cela double pratiquement le coût de la cuisine. D’ailleurs, si vous allez chez Ikea en pensant profiter du service de pose, demandez aussi un devis chez un cuisiniste plus haut de gamme. Quand vous comparerez les deux propositions, installation incluse, l’écart de prix, qui semblait important sur les meubles seuls, se réduira considérablement… En effet, le cuisiniste traditionnel prévoit en général d’emblée la mise en place dans son devis, ou la facture moins cher. « Nos meubles sont livrés déjà montés en usine. L’installateur ne perd donc pas de temps à les assembler, cela réduit le coût de la pose. Elle représente chez nous environ 20 % du prix total de la cuisine », rappelle Jennifer Huet, directrice du département cuisine chez Darty Concepteur Cuisine.

Les cuisinistes traditionnels et de grandes enseignes comme Ikea ou Darty se partagent le marché.

Si vous faites appel à un professionnel, il est important de savoir qui sera votre interlocuteur, car c’est à la pose que les problèmes sont les plus nombreux. « Si le cuisiniste installe lui-même les meubles ou confie cette tâche à un sous-traitant, il est responsable des éventuels défauts résultant de la pose », rappelle Sarah Temple-Boyer, avocate et médiatrice. Mais il lui arrive de batailler pour se faire respecter par son prestataire. Les délais pour reprendre une erreur peuvent être très longs. « En revanche, lorsque l’enseigne vous a seulement mis en relation avec un prestataire indépendant pour la pose (ou si vous avez choisi votre propre installateur) et que vous avez signé un contrat en direct avec lui, c’est contre lui que vous devrez vous retourner en cas de souci », précise l’avocate.

Bon à savoir Quand votre logement a plus de deux ans, vous bénéficiez d’un taux de TVA réduit à 10 % au lieu de 20 % sur les meubles et la pose si vous faites monter votre cuisine par un professionnel. En revanche, sur l’électroménager ou le mobilier que vous installez vous-même, la TVA est de 20 %.

Sélectionner les matériaux et les options

Avant de passer à la conception et au devis, identifiez les matériaux et options que vous désirez. Cela jouera sur le prix, mais aussi sur la solidité et la longévité de votre cuisine. Sachez, par exemple, que les façades laquées, qui semblent faciles à entretenir, sont onéreuses et se rayent aisément. Au moindre choc, la laque saute et le bois en dessous apparaît. « La finition “vernis” donne également un aspect brillant, et s’avère plus solide », signale Jean-Charles Vogley, directeur général de la Confédération nationale de l’équipement du foyer (Cnef).

Pour le plan de travail, si vous aimez le côté naturel du bois, rappelez-vous qu’il gonfle et noircit avec l’humidité, près de l’évier notamment. Même certains stratifiés s’abîment à la longue. « Mais ils sont plus résistants que le mélaminé, qui vieillit rapidement », observe Christian Mennrath. Les résines minérales (comme le Corian) s’avèrent plus sûres. « Elles sont faciles à découper aux dimensions souhaitées, avec en outre un aspect lisse, sans joints apparents, qui plaît », relève Jennifer Huet. Cette dernière recommande également le compact, un noyau de feuilles de kraft imprégnées de résine, par conséquent imputrescible. Mais attention, ces matériaux restent sensibles à la chaleur : une casserole brûlante y laissera des traces. La pierre évite cet écueil, mais l’option est chère, car le plan de travail doit être taillé aux dimensions en atelier avec un matériel adéquat. « Le poseur viendra prendre les mesures après l’installation des meubles, pour pouvoir fournir un plan de travail exactement découpé et livré prêt à installer », indique Jean-Charles Vogley. En attendant sa livraison, un plan temporaire est parfois posé, ce qui augmente d’autant la facture.

En ce qui concerne la robinetterie (évier, mitigeur…), misez sur la qualité ! Les fuites coûtent cher, en eau et en réparations. Certaines options sont pratiques, comme ces robinets qui se baissent sur le côté et peuvent être installés devant une fenêtre sans en gêner l’ouverture. Bon à savoir également : l’évier à encastrer par-dessus le plan de travail est moins onéreux que celui glissé par en dessous, qui lui est plus esthétique car sans rebord.

Notre conseil Ne vous fiez pas seulement aux affirmations du vendeur. Vérifiez sur Internet la résistance du mobilier que vous avez choisi à la chaleur, à l’eau… En cas de problème, le cuisiniste se protégera en vous renvoyant au guide d’utilisation qui mettait en garde sur ces points.

Se faire aider pour la conception

Prenez rendez-vous avec les conseillers de l’enseigne sélectionnée pour obtenir des devis et, surtout, un avis. Ils connaissent mieux que vous les possibilités de leur mobilier, les astuces en termes de gain de place, les solutions pour se jouer des contraintes techniques. « En général, la cuisine est conçue en magasin d’après des photos ou un plan. Cela permet au client de se projeter. Une fois le projet approuvé, un technicien se déplace chez lui pour prendre les mesures précises et ajuster, si besoin, le plan », détaille Julien Heidmann, chez Schmidt Groupe. Le cuisiniste ou l’installateur est, en effet, responsable de toute erreur liée à des dimensions erronées ; il ne peut pas se fier à celles fournies par le client pour concevoir une cuisine sur mesure. C’est pourquoi un bon professionnel ne fait jamais signer un bon de commande sans avoir validé les « cotes » sur place.

L’aide d’un conseiller chevronné peut s’avérer utile pour faire son choix !

Une fois le schéma adopté et les mesures prises, vous recevez un plan technique qui va guider votre électricien et votre plombier. L’électricité, le gaz et l’eau doivent arriver à des endroits bien précis pour être raccordés aux appareils électroménagers. C’est ordinairement à vous d’organiser et de prendre en charge ces travaux avant de passer la commande définitive. En cas d’erreur par rapport au plan technique, votre entrepreneur sera responsable. Certains cuisinistes proposent leurs services pour cette étape ou vous mettent en relation avec des artisans… plus ou moins compétents.

4 bons réflexes d’aménagement

1. Préférez, pour les éléments bas, les tiroirs aux placards, peu pratiques pour attraper les objets au fond.

2. Installez le lave-vaisselle et le four à mi-hauteur, pour éviter d’avoir à vous baisser. Votre dos vous remerciera.

3. Vérifiez que la largeur des portes d’entrée, de l’escalier… est suffisante pour laisser passer le plan de travail et les meubles d’angle en L, imposants si livrés déjà montés.

4. Évitez les carreaux de ciment. Même convenablement traités, ils sont poreux. Les taches d’eau ou de gras sont difficiles à éliminer.

Passer commande : un aller sans retour

Demander un devis ne prête pas à conséquence. Mais si vous le signez, si vous payez un acompte, habituellement de 30 % (ou si vous visez un bon de commande), vous ne pourrez plus vous dédire. « La commande acceptée en magasin est toujours ferme », précise Sarah Temple-Boyer. Tout comme sur les foires et les salons. « En revanche, lorsque vous avez souscrit un crédit affecté à cet achat, la vente sera annulée automatiquement si le prêt est refusé ou si vous vous rétractez dans un délai de 14 jours à compter de l’acceptation de l’offre de crédit », poursuit l’avocate. Sarah Temple-Boyer invite par ailleurs à toujours bien lire les conditions générales de vente, « car elles constituent l’essentiel du contrat et détaillent les modalités de la livraison, du règlement, etc. ».

Ne versez jamais la totalité du prix lors de la commande. Une clause qui vous l’imposerait serait sans doute jugée abusive. « Si le consommateur a sollicité l’installation de sa cuisine auprès du professionnel qui la lui a vendue, il paiera à la livraison des meubles ce qui correspond aux meubles, déduction faite de l’acompte. Le solde relatif à la pose devra être réglé seulement après la pose », poursuit Sarah Temple-Boyer.

Notre conseil Ne cédez jamais aux sollicitations des commerciaux qui vous pressent de signer pour profiter d’une ristourne « exceptionnelle », et surtout vous empêcher de réfléchir…

Livraison et pose : l’heure de vérité

Dans le bon de commande pour l’installation d’une cuisine, le vendeur a l’obligation de noter les délais de livraison prévus (souvent de un à trois mois). Vous aurez donc une date indicative qui sera précisée à mesure qu’approchera le jour J. Comme les éléments de votre cuisine viennent de différents fournisseurs, il est fréquent qu’il manque un colis ou qu’une erreur se soit glissée dans le lot. Ce qui complique la pose, généralement prévue une semaine ou deux plus tard. Mentionnez sur le bordereau de livraison les paquets manquants ou endommagés. Cela aidera le cuisiniste et le livreur à régler le problème entre eux, avec leurs assurances.

Les techniciens sont souvent très pressés. Vérifiez leur travail…

La pose débute… et toute erreur de mesure lors de la commande ou de la livraison devient évidente. Les techniciens, la plupart du temps pressés, ne sont pas toujours très soigneux. À vous de surveiller leur ouvrage, du bon réglage des portes au coulissement des tiroirs, en passant par les joints sur le plan de travail. Veillez au respect du schéma élaboré par le concepteur, examinez votre cuisine une fois en place et faites part des problèmes rencontrés à l’installateur. S’ils ne sont pas résolus immédiatement, mentionnez-­les sur la note de fin de chantier, et écrivez sans tarder au cuisiniste. « Vous bénéficiez d’une garantie légale de conformité. La cuisine doit donc être conforme aux besoins exprimés et sans défaut, pendant deux ans à compter de la livraison », rappelle Sarah Temple-Boyer.

Notre conseil Pour régler un litige, prenez d’abord contact avec le service client du cuisiniste, afin d’obtenir une solution amiable. En cas d’échec, s’il fait partie d’un réseau (Mobalpa, Schmidt…), adressez-vous aussi au service client du groupe. À défaut, saisissez le médiateur retenu par le cuisiniste, dont les coordonnées doivent figurer dans les documents qu’il vous a remis.

Du vécu !

Une pose catastrophique

Anne-Marie et son mari ont choisi un cuisiniste près de chez eux, sans faire jouer la concurrence car, lors de la conception sur ordinateur, il les avait convaincus. Mais l’installation a été catastrophique. Les techniciens ont posé les placards muraux si hauts qu’ils étaient inaccessibles. Le couple a réussi à les faire mettre plus bas, mais le « cuisiniste » a râlé car il a dû débourser 50 € afin de poser une plaque supplémentaire pour rattraper la différence d’épaisseur entre la crédence déjà collée et le mur. Déception aussi pour la hotte. Anne-Marie l’avait demandée silencieuse. Elle faisait autant de bruit qu’un motoculteur ! Elle a dû être changée, mais hélas la remplaçante ne tenait pas dans l’emplacement prévu. Les finitions, quant à elles, ont été bâclées.

Éléments oubliés et erreur de dimensions

Jean-Paul et son épouse ont eu des sueurs froides avec leur cuisine Schmidt, commandée fin 2016. Après la prise de cotes à domicile, et la conception du projet en magasin, ils découvrent que des éléments ont été oubliés : les mesures sont fausses. Heureusement, le cuisiniste rectifie. Mais, à la pose, le technicien détecte une erreur de dimensions et de couleur sur certains panneaux. Il faut attendre la livraison de la nouvelle commande. L’ancienne cuisine ayant été démontée, cela implique un moment de camping. Le chantier est enfin achevé en mars 2017.

Reportage – Ma cuisine Ikea en une heure chrono…

Pour 9 €, l’enseigne suédoise propose un entretien « conception cuisine » avec un de ses conseillers. Je paie la somme demandée et obtiens vite un rendez-vous dans un magasin de la région parisienne.

Dix jours ont suffi pour décrocher un rendez-vous chez Ikea. Sur place, je me retrouve face à une avenante conseillère. La pièce que je souhaite aménager me semble assez simple. Elle n’est pas riquiqui comme souvent dans les appartements parisiens… ni totalement biscornue. La cuisine équipée va occuper les trois quarts d’un grand espace rectangulaire, qui sert aujourd’hui de débarras. Détail d’importance, il n’y a ni porte ni fenêtre à contourner. Elles se situent dans l’autre quart de la pièce, où j’installerai table et chaises, devant la grande porte-fenêtre. Ce sera, je l’espère, une belle cuisine dînatoire ! Avant ce rendez-vous, j’ai pris soin de mesurer l’espace où installer meubles et électroménager : 2,10 m de profondeur et 4 m de largeur. En revanche, je n’ai pas pensé à contrôler la hauteur sous plafond, utile pour déterminer les dimensions des placards à accrocher au mur. Le plan sera réalisé en supposant qu’elle est au moins de 2,40 m. À vérifier sur place. La jeune femme, qui manie à toute vitesse la souris pour dessiner ma cuisine sur l’écran de son ordinateur, regrette également que je n’aie pas apporté de photos. Elle pense qu’elle aurait pu mieux cibler ses propositions.

Plan en trois dimensions

Les conseillers d’Ikea élaborent les plans de la future cuisine sur ordinateur.

Nous rencontrons un premier obstacle : je signale la présence du radiateur en fonte installé contre le mur du fond. Trop gênant, il faudra le déplacer, ce qui générera des frais supplémentaires. L’électroménager est placé en premier sur le plan dessiné en trois dimensions à l’écran. Je préviens que je ne l’achèterai pas chez Ikea. Pas de souci, me répond-on avec le sourire. À l’extrême gauche de ma pièce, la colonne avec les fours, à l’autre bout, celle avec le réfrigérateur. Entre les deux, un plan de travail avec plaque de cuisson et évier. Avec des placards moins profonds que le plan de travail, chapeautés par d’autres placards plats mais plus larges, ma conseillère crée un effet « alcôve » et me montre le résultat de visu dans une des cuisines de démonstration du magasin. Charmant pour un appartement parisien, mais trop contemporain à mon goût pour ma maison, plutôt de style « cottage ». Retour, donc, à un projet plus classique. Pour casser la monotonie de tous ces placards hauts, verts et alignés, je suggère d’en ajouter deux vitrés. Ils seront couleur crème, car ils n’existent pas dans la teinte que j’ai retenue. Mais le résultat s’avère quand même sympathique.

Installer un comptoir

Pour séparer la cuisine de l’espace repas, je souhaite placer au milieu de la pièce une autre rangée de meubles, parallèle au mur que nous venons d’équiper. J’aimerais, là, un comptoir plus haut que le reste, pour éviter aux convives assis à table la vue sur les piles d’assiettes sales. Ma conseillère dispose en quelques clics des meubles de 37 cm de large, et le même plan de travail en bois plaqué chêne que sur l’autre côté de la cuisine. Hélas, cette séparation est de la même hauteur que le reste. Ikea n’a pas de comptoir plus haut. Devant ma mine dépitée, la jeune femme appelle à la rescousse un collègue plus expérimenté. Sa suggestion ? En achetant deux supports dans un magasin de bricolage (Ikea ne les fait plus), je pourrais fixer, surélevée, une planche (à tailler sur mesure) dans le même matériau que le plan de travail et ainsi créer la séparation visuelle souhaitée. Ce n’est pas d’une beauté redoutable, je pense à regret aux comptoirs hauts, élégants, vus chez des amis. Mais, déjà, le conseiller me signale un détail omis par sa collègue. Les meubles de 37 cm sont trop légers pour être posés tels quels sur le sol. Ils doivent être collés sur mes tomettes en terre cuite. Pas question ! Retour, donc, aux placards profonds classiques, assez lourds pour rester seulement posés. Leurs dimensions plus imposantes réduisent l’espace entre les deux rangées, compliquant le déplacement dans la cuisine. Cependant, il demeure suffisant.

Joies et déconvenues

On n’est nullement obligé d’acheter l’électroménager chez Ikea.

Passons aux détails pratiques. Je m’enquiers de l’installation. Mes conseillers échangent un regard ennuyé. Où est située la pièce à aménager ? Pas à Paris ? Soulagement. Ils m’avouent que, dans la capitale, les techniciens ne sont pas brillants, ils se dispensent même de suivre les plans dessinés par le service conception, affirmant qu’ils sont mal faits, parce qu’ils enchaînent les poses et veulent aller plus vite. Pas très rassurant ! Je fixe rendez-vous pour une prévisite du futur chantier, qui permettra à l’installateur de prendre les mesures exactes. Le montant de la pose ? Il sera déterminé à ce moment-là. Mes interlocuteurs peuvent seulement me dire qu’il coûte en général entre 40 et 45 % du prix de la cuisine elle-même, pour deux ou trois jours de travail. Dans une pochette, la conseillère glisse le plan de ma cuisine et celui, technique, de tous les branchements (eau, électricité) à confier au plombier et à l’électricien de mon choix. Le prix est attrayant : 8 550 € au total, dont 3 280 € pour l’électroménager, 550 € pour les plans de travail et les crédences, et 130 € pour l’éclairage intégré sous les meubles hauts. La partie la plus coûteuse reste la pose et les travaux. Mince ! Mes conseillers s’aperçoivent à la dernière minute qu’ils ont fait des erreurs. Comme je souhaite une plaque de cuisson au gaz, il faut troquer les deux tiroirs qui ont été prévus en dessous… contre un placard, qui pourra accueillir la bonbonne. Du coup, réglementairement, celui qui cache la hotte va devoir être remonté. Il n’est plus aligné avec les autres. C’est nettement moins joli maintenant. Nous n’avons pas parlé non plus du tuyau qui relie le radiateur en fonte au reste de l’installation… et qui longe tout le mur du fond, derrière les meubles. À moi de le mesurer. S’il dépasse de la cloison de plus de 10 cm, des découpes devront être faites dans le mobilier, à moins qu’il ne soit très bas près du sol et passe donc en dessous des caissons (posés sur des pieds cachés par les plinthes). Je suggère la solution du plan de travail plus large que les meubles, ce qui permet de laisser un espace derrière ces derniers et d’éviter de les découper. Le conseiller sourit. Mon idée suppose un plan de travail sur mesure, trois fois plus cher que le modèle standard. Bon, j’ai encore beaucoup de choses à vérifier avant de passer à l’achat… Je vais peut-être aller voir chez un cuisiniste si, tout compris, ce ne serait pas mieux… sans être plus cher.

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Anne David

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