Très utilisé en cabinet médical, l’indice de masse corporelle (IMC) présente des défauts. Pour mieux évaluer la surcharge pondérale, et les risques de complications associés, l’indice de rondeur est un nouvel outil intéressant.
C’est un nombre souvent redouté lorsqu’on monte sur la balance. Pourtant, pris seul, le poids n’est pas un indicateur suffisant. Il ne permet pas d’estimer si une personne est en surcharge pondérale ou non, ni même si ce surpoids peut entraîner des complications pour la santé. Créé en 1932, l’indice de masse corporelle (IMC) était censé résoudre ce problème, en rapportant le poids de la personne à sa taille au carré.
Mais même s’il est très utilisé en recherche comme en pratique, l’IMC comporte de nombreuses limites. Élaboré à partir d’un échantillon uniquement masculin, il perd en pertinence lorsqu’on s’écarte de la taille standard de l’époque, plus petite qu’actuellement. En outre, il ne tient pas compte de la composition du corps (masse grasse, masse musculaire). C’est ainsi que certains sportifs de haut niveau sont classés comme obèses, à tort. Il est encore utilisé, faute de mieux, en complément d’autres mesures comme le tour de taille ou le ratio taille-hanche.
Un algorithme plus complexe
L’indice de rondeur (Body Roundness Index) est une piste intéressante. Inventé en 2013 par la mathématicienne Diana Thomas, il intègre plusieurs facteurs qui ont leur importance : âge, sexe, tour de taille, origines. L’algorithme permet d’obtenir un score entre 1 et 20 – la majorité des gens se situant entre 1 et 10. Ce système estime mieux la composition du corps mais aussi le risque lié à la surcharge pondérale.
Le tour de taille permet, en effet, de mieux évaluer l’obésité abdominale, associée à davantage de complications. L’âge, chez une femme, est un élément précieux, car la protection cardiovasculaire hormonale disparaît avec la ménopause. Les personnes d’origine asiatique, elles, développent des complications liées au surpoids plus tôt que les autres.
S’il est encore peu utilisé, l’indice de rondeur n’est pas sans intérêt. Quelques études ont déjà montré qu’il reflète mieux la forme réelle du corps des personnes étudiées. Un indice de rondeur élevé semble aussi associé à davantage de pathologies cardiovasculaires et de décès prématuré, toutes causes confondues.
Audrey Vaugrente