Saviez-vous que la quasi-totalité des petits pots de yaourt, mousses, crèmes et compotes n’étaient pas recyclés ? Nos conseils pour épargner la planète sans vous priver de dessert.
Les desserts en format individuel, très appréciés des Français, occupent une place colossale dans les rayons des supermarchés. Yaourts, compotes, flans ou encore crèmes caramel… plus de 100 000 tonnes de plastique sont utilisées, chaque année, pour satisfaire nos becs sucrés.
Or, la très grande majorité d’entre eux sont constitués de polystyrène ou de polypropylène, des matériaux bien pratiques (légers et facilement sécables), mais qui ne sont quasiment pas recyclés. Et finissent au mieux enfouis ou incinérés. Voici donc quelques conseils pour limiter votre impact sur la planète.
PAS DE PLASTIQUE…
Certains plastiques se recyclent mieux que d’autres. Cependant, « à long terme, recyclé ou pas, le plastique finit toujours en micro et nanoparticules, qui polluent l’ensemble de la planète, et s’accumulent dans nos organes et ceux de l’ensemble des organismes vivants », alerte Nathalie Gontard, chercheuse à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et spécialiste de la question. « Il est donc important d’éviter autant que possible d’en produire », insiste-t-elle.
Danone a récemment converti certains de ses petits pots au polyéthylène (PET), présenté comme une solution car ce plastique a l’avantage d’être mieux recyclé que le polystyrène ou le polypropylène. Mais ce n’est qu’une solution partielle… Le mieux ? Éviter les pots en plastique, quel qu’il soit.
… NI DE VERRE…
Plusieurs marques commercialisent actuellement de petits pots en verre. Ce dernier, contrairement au plastique, a l’avantage d’être très bien recyclé et de ne pas poser de problème de pollution aux microparticules. Cependant, leur fabrication, leur transport et leur recyclage pèsent lourd en termes d’émissions de gaz à effet de serre. À moins qu’ils ne soient consignés, mieux vaut donc aussi les limiter.
… MAIS DE GROS POTS EN CARTON !
Il est préférable d’acheter ses yaourts et fromages blancs dans des emballages en carton. Ce dernier s’avère bien mieux recyclé que le plastique, ne pose pas de problème de pollution à long terme, et son transport et sa fabrication émettent moins de gaz à effet de serre que celles du verre.
La marque Malo l’emploie pour ses pots individuels, mais les formats familiaux demeurent préférables : à quantité de yaourt égal, cela nécessite moins d’emballage. Danone et Les 2 Vaches, notamment, proposent ce format pour leurs skyrs (des sortes de fromages blancs). On regrette seulement l’ajout de couvercles, dispensables, par-dessus leurs opercules… Au rayon compote, en l’absence de carton, on préfèrera les gros pots en verre aux petits pots et gourdes en plastique (pour les pique-niques, pensez aux gourdes rechargeables… et aux fruits frais !).
LE FAIT-MAISON, PAS TOUJOURS MIEUX
Les compotes, comme de nombreux autres desserts, peuvent être très facilement réalisées maison. C’est l’idéal, surtout si l’on achète ses ingrédients en vrac. Mais pour les yaourts, l’avantage de les faire soi-même, par rapport à l’achat d’un gros pot en carton, semble moins évident. Certes, cela évite la consommation d’énergie liée aux transport et stockage au frais de ces produits par les fabricants et les distributeurs, mais en termes de déchets, il faudra toujours acheter des briques de lait… et s’équiper d’une yaourtière qui finira, elle aussi, un jour, à la benne.
IL N’Y A PAS QUE L’EMBALLAGE QUI COMPTE
Limiter ses déchets, c’est bien. Mais pour l’environnement, ce n’est pas le plus important. Pensez à privilégier les desserts bio (y compris pour les yaourts, car cela évite que les vaches soient nourries avec du soja importé du Brésil et arrosé de pesticides), à base de produits frais, locaux et de saison, et surtout évitez la surconsommation de produits laitiers, dont la production est très lourde pour l’environnement. Deux par jour suffisent (trois pour les enfants et adolescents).
Au-delà, mieux vaut privilégier les alternatives végétales : un dessert au chocolat à base de soja émet par exemple deux fois moins de gaz à effet de serre qu’un équivalent à base de lait de vache, d’après l’Agence de la transition écologique (Ademe).
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Elsa Abdoun