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Lunettes de vue – Le 100 % santé à la peine

Les lunettes sans reste à charge ont du mal à trouver leur public. Pourtant, ceux qui choisissent le 100 % santé en sont très satisfaits.

En résumé

  • L’adoption du dispositif 100 % santé pour les lunettes de vue progresse lentement, notamment en raison du manque d’enthousiasme des opticiens qui ne mettent pas toujours en avant l’offre et dont le choix de montures est jugé limité par les consommateurs.
  • Malgré une faible adhésion globale, les consommateurs ayant opté pour le 100 % santé se montrent majoritairement satisfaits de la qualité de leurs lunettes.

La part du 100 % santé dans les ventes de lunettes de vue, verres unifocaux et progressifs confondus, progresse. Mais c’est laborieux ! En 2020, elle représentait 15 % des achats d’équipements optiques, 18 % en 2022 et, d’après notre récent baromètre, 21 % fin 2024. On est loin du succès de la réforme en audiologie et en dentaire ! Nul doute que l’hostilité des opticiens au dispositif y est pour quelque chose…

Les réponses à notre questionnaire sur le sujet – rempli par 9 361 consommateurs – en disent long. Seulement 58 % d’entre eux ont remarqué, en boutique, le présentoir, normalement obligatoire, avec les montures sans reste à charge, et le 100 % santé n’a pas été, dans la majorité des cas, évoqué lors de la discussion avec le vendeur. Cerise sur le gâteau, les devis ne mentionnant pas d’option 100 % santé demeurent courants, or c’est une infraction. Bref, les opticiens semblent toujours mettre pas mal d’énergie à passer sous silence l’offre, à laquelle ils sont opposés depuis son lancement. Petite amélioration, malgré tout, par rapport à notre enquête de 2022 : dans les rares situations où le dispositif 100 % santé a été cité, à peine 15 % des opticiens l’ont dénigré – contre 22 % trois ans auparavant. Et 1 sur 10 l’a même conseillé ! La plupart d’entre eux n’ont pas pris parti.

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L’attitude peu encourageante des professionnels n’est cependant pas la seule explication à la faible adhésion des consommateurs. Le choix trop restreint de montures reste la principale raison invoquée, et leur qualité insuffisante suit de près. Évidemment, trouver son bonheur parmi à peine 17 modèles – le minimum réglementaire – ne va pas de soi. Néanmoins, les opticiens sont libres d’en proposer davantage. Surtout, il leur revient de sélectionner un panel de formes, de qualités et de couleurs susceptibles de plaire. Vu leur enthousiasme pour la réforme, pas sûr qu’ils mettent du cœur à l’ouvrage… Afin de contourner la difficulté, il est possible de prendre, et de se faire rembourser par la mutuelle comme d’habitude, une monture de l’offre classique et de la doter de verres 100 % santé. Le panachage est autorisé.

Un éventail de traitements des verres trop limité serait aussi en cause. Pourtant, l’amincissement et l’antireflet sont bien inscrits au cahier des charges. Le filtre à lumière bleue, non, et c’est peut-être ce qui chiffonne. Souvent vanté comme une protection contre les méfaits des écrans, il est en réalité parfaitement inutile.

La satisfaction au rendez-vous

Enfin, les sondés ont argué de la bonne couverture de leur complémentaire pour justifier de n’avoir pas réclamé le 100 % santé. C’est en effet un écueil bien identifié, qui nourrit la réputation bas de gamme de l’offre. Cette dernière permet avant tout d’éviter de renoncer aux lunettes. Or, les contrats qui y donnent accès les remboursent déjà correctement. A contrario, les personnes ne s’équipant pas faute de couverture complémentaire n’ont pas droit au 100 % santé, précisément pour ce motif…

Notons que les consommateurs ayant choisi le 100 % santé ne le regrettent pas : 45 % se déclarent très satisfaits, 37 %, assez. L’enthousiasme est légèrement plus marqué pour l’achat de verres unifocaux, qui ne corrigent qu’un seul défaut de vision, que pour les multifocaux, qui combinent plusieurs corrections. Enfin, 62 % des répondants les jugent de qualité équivalente à leur précédente paire, et 9 % en sont même plus contents.

Anne-Sophie Stamane

Isabelle Bourcier

Observatoire de la consommation

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