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Arnaques Paris 2024 – Lancer une billetterie, le nouveau sport

Les organisateurs des Jeux olympiques et la gendarmerie alertent sur les risques d’arnaque à l’approche de l’événement sportif de l’année. Plus de 280 fausses billetteries en ligne ont déjà été détectées.

La petite annonce, postée sur un célèbre site français et intitulée « JO finale homme football VIP », avait tout pour séduire les fans de ballon rond. Imaginez le bon plan : alors que l’ultime match de foot des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 affiche complet depuis belle lurette, un heureux détenteur de ticket propose une place le 9 août en loge au Stade de France ! Mais le prix élevé (1 200 €), l’attitude très insistante du vendeur lors d’échanges en ligne et ses propositions farfelues de « nous accompagner », voire de nous « rembourser » le jour J en cas de souci n’ont laissé aucune place au doute : il s’agissait d’une tentative d’escroquerie. Une parmi tant d’autres !

Offres frauduleuses

Depuis quelques semaines, il suffit de taper les mots-clés « billets JO » dans la barre d’un moteur de recherche, d’un réseau social ou d’un site de petites annonces pour tomber sur des arnaques. Exemple avec cette « billetterie » en ligne dénommée EventsTickets.club, qui figurait en tête des « résultats sponsorisés » d’un célèbre moteur de recherche lorsque les internautes effectuaient, en avril, la requête « revente billets JO ». Design attrayant, photos soignées d’athlètes en action, système de paiement en ligne sophistiqué, promesses de titres « authentiques » et « remboursables »… Difficile, au premier coup d’œil, de s’apercevoir que ce site n’est nullement autorisé à vendre des places pour les JO. Comment, dès lors, savoir qu’il s’agit d’offres frauduleuses ? Par déduction. La billetterie officielle de ces olympiades est centralisée : les places individuelles sont exclusivement mises en vente sur Tickets.paris2024.org, la boutique en ligne de Paris 2024. Les « hospitalités » regroupant tickets d’entrée et activités annexes (hôtellerie, restauration…) sont, quant à elles, commercialisées par l’agence On Location sur le site internet dédié Hospitalitytravelpackages.paris2024.org. Et aucune revente n’est autorisée : « Nos conditions générales de vente l’interdisent, que ce soit à titre professionnel ou individuel », précise Damien Rajot, directeur des opérations commerciales de Paris 2024.

La billetterie officielle est centralisée sur le site Tickets.paris2024.org

Deux catégories de sites

Environ 80 % des places pour les JO ont déjà trouvé preneurs, et les « sessions à médailles » (finales, etc.) sont, pour la plupart, complètes. Bref, l’envie d’assister aux Jeux existe bel et bien. Du pain béni pour les escrocs qui, à l’approche des festivités – le 26 juillet pour les Jeux olympiques et le 28 août pour les paralympiques –, pourraient multiplier les tentatives d’arnaques. C’est, en tout cas, l’intuition d’Étienne Lestrelin, le capitaine de gendarmerie qui pilote la lutte contre la fraude à la billetterie des Jeux olympiques. « Nous n’en sommes encore qu’à l’échauffement », estime-t-il. Mais quelle mise en jambes ! Son service tient un décompte des billetteries bidon en ligne : « À la fin mars, nous en avions détecté 280 », indique ce spécialiste des arnaques sur le Web. Il classe ces sites en deux catégories. D’un côté, il y a les plateformes conçues pour aspirer des données personnelles (adresses e-mails, numéros de téléphone, coordonnées bancaires, etc.). De l’autre, celles qui proposent des billets pour tous les types d’événements (concerts, compétitions sportives…), dont les JO. Le hic, c’est qu’elles vendent ce qu’elles ne détiennent pas encore, et que Paris 2024, in fine, ne leur fournira pas. Ces tromperies sont, pour les non avertis, compliquées à détecter.

« Les Jeux olympiques étant annoncés longtemps à l’avance, les personnes derrière ces sites ont eu le temps de bien les préparer. Elles réalisent parfois des copies intégrales du site de vente officiel », souligne Étienne Lestrelin. Et elles sont pour la plupart basées à l’étranger. Mais cela n’empêche pas le Comité d’organisation des Jeux olympique (Cojop) d’engager des recours : « Une cinquantaine de plateformes de revente illicite de billets ont cessé leur activité fin décembre 2023, suite à nos actions », assure-t-il. Pour limiter la fraude et garantir la sécurité des événements, les organisateurs de Paris 2024 ont également misé sur une billetterie 100 % digitale. En clair, tout se fera depuis une application que les spectateurs devront télécharger (1). Plus précisément, ils y retrouveront tous leurs titres numériques. Chacun sera doté d’un QR code n’apparaissant que quelques heures avant le début de l’épreuve, et qui devra être scanné à l’entrée du stade. Les spectateurs pourront aussi céder leurs places depuis cette application – elle constituera, d’ailleurs, le seul espace autorisé de revente de billets entre particuliers. « Tant pour les acheteurs que pour les vendeurs, cela garantit une authenticité du ticket et la certitude de pouvoir assister aux Jeux », indique-t-on à Paris 2024. Avant de préciser que « cette revente se fera à la valeur faciale » : pas question de réaliser une plus-value en revendant des places à la dernière minute à des prix délirants. Voilà pour la théorie.

 

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