Communiqué de presse
Alors que le Centre International de Recherche sur le Cancer a classé dès 2015 le glyphosate comme cancérogène probable et que l’INSERM alerte également sur l’impact sanitaire désastreux de celui-ci, la Commission européenne appelle néanmoins à la ré autorisation de son utilisation pour… 10 ans. Face au vote crucial qui se profile à Bruxelles pour statuer sur l’avenir de cet herbicide, l’UFC-Que Choisir de Loir-et-Cher appelle les décideurs à entendre la société civile et à s’opposer à ce renouvellement.
Bien que cette substance présente dans le Roundup (Monsanto/Bayer), pesticide le plus vendu au monde, a reçu cet été le feu vert de l’EFSA, autorité européenne de sécurité des aliments, cet avis ne saurait être considéré comme reposant sur de solides bases scientifiques. Au-delà de la prise en considération « d’études » directement financées par les professionnels, l’autorité semble avoir laissé de côté toute une série d’analyses scientifiques prouvant la dangerosité de l’herbicide. Si elle a été démontrée à de multiples reprises, notamment pour les utilisateurs tels que les agriculteurs et les jardiniers, une récente étude américaine[1] particulièrement inquiétante a relevé, pour la population générale, un risque accru de dégâts neurologiques (Alzheimer, Parkinson ou sclérose en plaque) en cas de forte exposition via l’alimentation.
Alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à sortir du glyphosate en France « au plus tard » début 2021, force est de constater qu’il n’a pas tenu sa promesse. Si la France s’était fermement opposée au renouvellement de l’autorisation en 2017, elle s’est simplement abstenue il y a quelques semaines lors du premier vote européen. Une opportunité historique de rectifier le tir s’offre à nos décideurs et aux autres États membres, qui se réuniront à nouveau le 16 novembre prochain. Les consommateurs français n’accepteront pas une nouvelle volte-face du Président de la République.
Sur la base des alertes scientifiques, et rappelant le principe de précaution, la société civile, dont l’UFC-Que Choisir, s’est mobilisée dès 2021 contre une telle ré autorisation. La pétition que nous avions lancée avec d’autres ONG demandant l’interdiction européenne du glyphosate a été signée par plus de 600 000 Français !
Au nom de la protection de la santé des consommateurs et de l’environnement, l’UFC-Que Choisir de Loir-et-Cher appelle la France à voter contre le renouvellement de l’autorisation de cette substance dangereuse.
Dans cette optique, et parce qu’ils portent la voix des Français, l’Association locale saisit :
- Les parlementaires de notre département pour qu’ils pressent le Gouvernement de tenir compte de la volonté claire des Français et de la société civile de ne pas réautoriser le glyphosate[2] et s’y oppose fermement
Les eurodéputés français pour qu’ils s’opposent à tout projet de renouvellement et envoient ainsi à la Commission un signal politique fort en amont du vote des États membres.
[1] Association between urinary glyphosate levels and serum neurofilament light chain in a representative sample of US adults: NHANES 2013–2014 – An-Ming Yang, Pei-Lun Chu, ChiKang Wang & Chien-Yu Lin – Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology – Septembre 2023.
[2] 70% des Français sont en faveur de l’interdiction de ce dangereux herbicide, sondage IFOP, https://www.generations-futures.fr/actualites/sondage-pesticides/