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Accident vasculaire cérébral – Plus de séquelles chez les patients défavorisés

Face à l’AVC, nous ne sommes pas tous égaux. Les personnes ayant les revenus les plus faibles sont plus exposées à cet incident vasculaire, mais aussi à ses séquelles. Elles sont également moins bien soignées.

 

Les inégalités de salaire affectent aussi la santé des Français. La dernière étude de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) le montre bien. Elle conclut que les personnes au niveau de vie le plus faible sont davantage victimes d’AVC que les autres. L’écart avec les plus riches est particulièrement marqué à certains âges. Entre 45 et 64 ans, le risque d’AVC est presque doublé par rapport à ceux aux revenus les plus élevés.

Ces disparités persistent au long du parcours de soin des victimes d’AVC. Dès que possible, elles doivent être transportées dans une unité neurovasculaire, dédiée à la prise en charge de ces incidents. Il est possible d’y recevoir les traitements appropriés. De manière générale, trop peu de patients sont admis dans ces services. Mais c’est encore pire pour les personnes à faible niveau de vie : elles ont 10 % de chances en moins d’y accéder. Les plus âgés et les femmes sont aussi concernées.

DAVANTAGE EXPOSÉS À DES PARALYSIES

Sans surprise, donc, les séquelles de l’AVC touchent davantage les plus démunis. Environ 1 patient sur 3 souffre de paralysie non régressive. Ce type de handicap survient plus souvent après un AVC « ischémique » (lorsqu’une artère du cerveau est bloquée). Là encore, les Français défavorisés sont plus exposés à ces paralysies, ainsi qu’à des handicaps moteurs ou des troubles du langage, comme l’aphasie.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette perte de chance. L’appel aux secours est plus tardif dans les groupes les plus démunis, peut-être par méconnaissance des signes d’AVC. La prise en charge est donc plus tardive, mais aussi de moins bonne qualité. Les patients souffrant d’un AVC depuis plusieurs heures sont moins souvent dirigés vers les unités neurovasculaires. Pourtant, cela n’augmente pas le risque de décès à court terme. C’est plutôt au bout d’un an que les inégalités ressurgissent : les plus riches sont alors moins à risque de décès.

Audrey Vaugrente

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